Billet d'Humeur « Elles et moi » de Bernard Stora

(Billet d’humeur)

J’ai failli louper le film sur France 2, « Elles et moi » de Bernard Stora, mardi et mercredi passés.

 L’attrait unique de ce type de « comédie dramatique » comme le précise le programme, est d’évoquer la « retirada » ses conséquences et ses dérives.

« Nos » camps de concentration avec deux images : le garde sénégalais, la mer vue à travers les barbelés. Tout est dit.

Aux curieux, mis devant cette réalité, le choix ou le devoir d’en connaître plus. En aval : la guerre d’Espagne. En amont : les maquis, « le val d’Aran » et sa tragique utopie, la résistance, « la nueve » et la libération de Paris. Et l’interminable liste sanglante des victimes de Franco pendant plus de 35 ans encore. Opinion garrottée. Prisonniers d’opinions opposées aussi.

Combien d’hommes politiques, de vedettes, d’artistes, de « réussites sociales », d’héritiers naturels, fils et filles de ces réfugiés la, sont aujourd’hui des partenaires actifs de cette mémoire exemplaire ?

Quels hommes libres ont pu inscrire leurs noms dans deux guerres successives contre l’arbitraire. Contre le fascisme même si l’abomination du mot est insuffisante, seule, à expliquer ce drame.

Le cimetière de Montjuic à Barcelone est montré. Gros plan sur une tombe. Allez y, faite le détour au pied de la colline ou témoignent des stèles.

Amalgamons les volontaires des Brigades Internationales et ceux des colonnes anarchistes, ceux du Poum. Le quidam qui a pris fait et cause pour la République sans savoir, sans vouloir connaître dans l’urgence du feu, la philosophie ou l’idéologie de ses frères d’armes. Athlète venus aux Olympiades, ouvrier venu de Bagnolet, d’Ivry ou de Ménilmontant.

Pour en avoir connu, fréquenté, aimé ou admiré, le choix d’en assumer « le livre ouvert » est plus aisé que de défendre des luttes anciennes. Sauvons en urgence ce que l’on ne peut « oublier ». Laisser oublier.

Le sentiment d’en porter sinon la flamme, au moins le tison rougeoyant, en toute humilité, est une chance pour l’homme de cœur qui peut ainsi témoigner dans une continuité en épaulant les luttes d’aujourd’hui. Légitimité par l’exemple et les leçons tirées.

Au delà de « Land and Freedom » de Ken Loach, que soient nombreux les films et les pièces de théâtre qui nous réveillent le souvenir, que soient encouragés ceux chez qui la curiosité sera assouvie par nos réponses.  

Salut et fraternité.

Rdv au théâtre de l’épée de bois, cartoucherie de Vincennes pour « d’encre et de sang », les 25, 26, 27 et 28 juin 2009.

Michel LEGER

Ces Chinois qui ont combattu Franco

Je vous transmets un article que j'ai trouvé au sujet de brigadistes chinois,

Manuel DURAN

ESPAGNE • Ces Chinois qui ont combattu Franco.

http://www.courrierinternational.co...
http://www.publico.es/culturas/1940...

Parmi les milliers d’étrangers venus soutenir les républicains espagnols contre les troupes de Franco figuraient des volontaires chinois. Leur histoire est retracée dans un livre bientôt traduit en espagnol

"Nous salutons les peuples courageuses de la Espagne", disait une affiche collée sur les murs de Yan’an, le quartier général de Mao Tsé-toung, en 1937. Malgré les fautes, le sens de ce message de solidarité adressé par le dirigeant chinois aux troupes républicaines pendant la guerre civile était clair. Mais la fraternité du peuple chinois avec l’Espagne ne se limitait pas à des affiches et à des consignes politiques. Cette année-là, un groupe de volontaires chinois s’était enrôlé dans les Brigades internationales pour lutter contre le fascisme le fusil à la main.

Après plus de dix ans d’enquêtes, La llamada de España [L’appel de l’Espagne], un livre écrit par un couple de Taïwanais, reconstitue leur histoire. "Il pourrait y avoir eu plus de 100 volontaires, explique Nancy Tsou, coauteure avec son mari, Len, de cet ouvrage publié en 2001 à Taïwan et à Hong Kong. Les deux époux n’ont pas de formation d’historiens. Mais, après avoir vu The Good Fight [Le bon combat], un documentaire de 1983 qui rendait hommage aux volontaires nord-américains ayant participé à la guerre d’Espagne, ils ont voulu en savoir plus sur les brigadistes. "Leur idéalisme et leur courage nous ont impressionnés, dit Len. Ils sont partis de la photo d’un jeune soldat chinois prise devant l’hôpital de Benicássim et que leur avait remise un vétéran brigadiste nord-américain, ainsi que d’un certificat de décès. Après trois mois de recherche, ils ont réussi à identifier l’homme de la photo, Chen Wen Rao, surnommé Yick, un immigré chinois de New York, mort lors de la bataille de Gandesa, en avril 1938.

Chen est l’un des deux soldats chinois venus des Etats-Unis évoqués dans cet ouvrage qui est en cours de traduction en castillan par une équipe de l’Université autonome de Barcelone, et qui devrait être publié cet été. Sur les onze autres qui ont pu être identifiés, six venaient de France, deux d’Espagne, un d’Allemagne et un autre d’Indonésie ; un seul avait fait le voyage directement de Chine. La majorité de ces hommes étaient acquis à l’idéologie communiste. Yick, le plus jeune d’entre eux, luttait pour les droits des travailleurs chinois, parallèlement à son travail de serveur à Chinatown. Selon les Tsou, il fut même le premier Chinois à s’inscrire au Parti communiste des Etats-Unis. Quant aux Chinois qui venaient de France et d’Espagne, il s’agissait en majorité d’ouvriers et de syndicalistes. Certains avaient combattu pendant la Première Guerre mondiale et deux d’entre eux, Liu Jing Tien et Chang Rei Su, avaient connu leur heure de gloire en faisant la couverture de Estampa en 1937. "Depuis les tranchées espagnoles, les travailleurs chinois luttent pour l’indépendance de leur pays", disait la légende sous la photographie de Liu en gros plan.

Leur pays subissant l’invasion japonaise, les brigadistes chinois "ont associé la guerre civile espagnole à la lutte contre l’impérialisme japonais", explique Nancy. A la fin de la guerre, beaucoup d’entre eux ont répondu à l’appel de Mao pour se battre contre les Japonais et participer à la révolution chinoise. Ling Ching Siu, un étudiant du Sichuan engagé dans le mouvement révolutionnaire, était parti en Allemagne afin d’étudier les sciences politiques et avait finalement rejoint les Brigades internationales. Après s’être battu en Espagne, il retourna dans le Sichuan, où il collabora avec les nouveaux dirigeants communistes avant de s’installer à Moscou. Le seul brigadiste à venir directement de Chine était Chang Aking, un dirigeant syndical de Shanghai. Pour échapper au Kouomintang qui le recherchait, il s’était embarqué pour l’Europe. Pendant le voyage, un cuisinier vietnamien l’avait convaincu de venir se battre en Espagne. Mais la chance n’était pas de son côté. Il fut capturé peu après son arrivée dans les Asturies.

Afin de réunir toute cette documentation, les Tsou ont passé des jours dans les Archives générales de la guerre civile, à Salamanque, où ils ont consulté des dossiers et des fiches que personne n’avait encore ouverts. "Parfois il se dégageait un tel nuage de poussière que nous ne pouvions pas ouvrir les yeux", explique Nancy, fronçant les narines et plissant les yeux comme pour mieux se souvenir de ces moments. Nancy n’a pas non plus oublié le froid qui régnait dans les Archives militaires d’Ávila, une ville où ils ont été choqués de découvrir qu’une des rues portait encore le nom du général Franco. "En Chine, nous avons pourtant toujours associé la guerre civile espagnole avec la guerre contre le fascisme", ajoute Len.

Andrea Rodés, Público

Los chinos que lucharon contra Franco

Un grupo voluntario de chinos se alistó en las Brigadas Internacionales para plantar cara al avance del fascismo.

A la izquierda, un soldado chino en la cárcel de San Pedro de Cardeña, Burgos, en abril de 1938. - EFE

ANDREA RODÉS - CORRESPONSAL - 25/01/2009 08:00

"Salutamos les puebles bravissimos de la España", decía uno de los carteles colgados en las calles de Yanan, cuartel general de Mao Zedong, en 1937. Las faltas de ortografía no impiden entender este mensaje de solidaridad lanzado por el líder chino a las tropas republicanas durante la Guerra civil. Pero la fraternidad del pueblo chino con España fue más allá de carteles y consignas políticas: ese año, un grupo voluntario de chinos se alistó en las Brigadas Internacionales para luchar fusil en mano contra el fascismo.

El libro La llamada de España, escrito por un matrimonio taiwanés, ha recopilado sus historias tras más de diez años de investigación. "Creemos que pudo haber más de cien voluntarios", explica Nancy Tsou, coautora del libro, publicado en 2001 en Taiwan y Honk Kong. Ni ella ni su marido, Len, de 63 años, son historiadores. Pero tras ver The Good Fight, un documental de 1983 en homenaje a las tropas norteamericanas, sintieron una gran curiosidad por saber más sobre los brigadistas. "Su idealismo y coraje nos impresionaron", dice Len. Su punto de partida fue la fotografía de un joven soldado chino frente al hospital de Benicàssim que les entregó un veterano brigadista norteamericano y un certificado de defunción. Tras meses de búsqueda, lograron identificarle como Chen Wen Rao, Yick, un inmigrante chino de Nueva York fallecido en la batalla de Gandesa en abril de 1938.

El punto de partida de la investigación fue un inmigrante chino en Nueva York, brigadista que murió en la batalla de Gandesa

Chen es uno de los dos soldados chinos que llegaron de EEUU documentados en el libro, que ya ha empezado a ser traducido al castellano por un equipo de la Universidad Autónoma de Barcelona su publicación está prevista para este verano. De los once restantes, seis llegaron de Francia, dos de España, uno de Alemania y otro de Indonesia; sólo uno llegó directamente de China. La mayoría estaba implicada en la ideología comunista. Yick, el más joven de todos, alternaba su trabajo de camarero en el Chinatown de Nueva York con la lucha por los derechos de los trabajadores chinos. Fue el primer chino en alistarse al Partido Comunista de Estados Unidos, según los datos de los Tsou.

Por su parte, los chinos que llegaron de Francia y España eran en su mayoría trabajadores de fábrica y sindicalistas. Algunos habían luchado en la Primera Guerra Mundial y dos de ellos, Liu Jing Tien y Chang Rei Su, tuvieron su momento de fama al convertirse en portada de la revista ilustrada Estampa en 1937. "Los trabajadores chinos luchan, desde las trincheras de España, por la independencia de su país", podía leerse bajo una fotografía de Liu en primera plana.

Chang Aking, capturado en Burgos

Los brigadistas chinos estaban al corriente de la situación en su país, sometido a la invasión japonesa, e "identificaron la Guerra Civil española con la lucha contra el imperialismo japonés", aclara Nancy. Al acabar la guerra española, muchos atendieron a la llamada de Mao, lucharon contra los japoneses y se involucraron en la Revolución. Ling Ching Siu, un estudiante de Sichuan implicado en el movimiento revolucionario, se marchó a Alemania para estudiar ciencias políticas y acabó uniéndose a las Brigadas Internacionales. Después de luchar en España, regresó a Sichuan, donde colaboró con los nuevos dirigentes comunistas hasta que se instaló en Moscú.

El único brigadista que llegó directamente de China fue Chang Aking, un líder sindical de Shanghai perseguido por el temido Kuomintang. Para escapar, Chang se embarcó rumbo a Europa y, durante el viaje, un cocinero vietnamita le convenció para que se fuera a luchar a España. No tuvo suerte: fue capturado poco después de llegar a Asturias y su nombre aparece entre la lista de presos de la cárcel de San Pedro de Cardeña (Burgos). Aún se desconoce su paradero.

"Nos da igual a que partido o religión pertenecían, nos impresionó su espíritu de entrega", dice esta taiwanesa de rostro pequeño y entrañable. Para reunir toda esta documentación, los Tsou pasaron muchas horas en el Archivo General de la Guerra Civil de Salamanca, solicitando carpetas y fichas que nadie había consultado antes. "Algunas tenían tanto polvo que no podía ni abrir los ojos", explica Nancy, frotándose la nariz y los ojos para recordar ese momento. Nancy también recuerda el frío que pasaron en el Archivo Militar de Ávila, una ciudad que les sorprendió al descubrir que una calle seguía llamándose "del Generalísimo Franco". "En China siempre se ha identificado la Guerra Civil española con la guerra contra el fascismo", añade Len.