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                    Rubrique TRIBUNE LIBRE


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                   Le Cri du silence ou les horreurs du franquisme
Article paru dans l'édition du 22 février 2007.

Avec le Cri du silence, un film reportage (1) réalisé par Dominique Gautier et Jean Ortiz et consacré aux fosses communes du franquisme, les auteurs poursuivent inlassablement tout un travail engagé pour soulever une chape de plomb, celle qui empêche aujourd’hui encore de porter au grand jour les horreurs perpétrées en Espagne sous la longue nuit du franquisme.

par Alain RAYNAL

Ce film d’une heure, disponible en DVD, retrace le processus d’exhumation, en juin et juillet 2004, de 22 corps jetés par les franquistes dans deux fosses communes du village de Santaella, près de Cordoue, en Andalousie.

« On contribue à récupérer ces pages arrachées de l’histoire contemporaine de l’Espagne, non pour commémorer mais pour mémoriser », souligne fortement Ortiz. Il rappelle que l’État espagnol rechigne encore à reconnaître officiellement les dizaines de milliers de républicains assassinés,
-  de 100 000 à 300 000, selon les historiens -, qui gisent toujours dans ces fosses de la honte.

Le travail de mémoire, insiste l’universitaire palois, reste le meilleur rempart non seulement contre l’oubli, « mais aujourd’hui aussi contre les faussaires ». Ces tenants d’un « pacte tacite de l’oubli » ou ceux qui tentent de renvoyer dos à dos les victimes et leurs bourreaux.

Le Cri du silence constitue un document exceptionnel et émouvant. Il porte témoignage de la dignité des familles et de l’engagement des jeunes Espagnols d’aujourd’hui qui veulent remettre au grand jour le passé républicain de leurs parents et de leur pays.

(1) Le Cri du silence. Les fosses communes du franquisme, réalisation de Dominique Gautier, Jean Ortiz, musique originale de Manuel Rodriguez, Production CREAV Atlantique. 8, rue Paul-Bert, 64000 Pau (05 59 90 34 90).

Projection du documentaire, à l’initiative des Amis de l’Humanité, le vendredi 23 février 2007, à 18 h 30, au centre Rabelais (esplanade Charles-de-Gaulle), Montpellier.

Alain Raynal