Alerte...Un communiqué des Amis des Combattants en Espagne républicaine (ACER).

Un communiqué des Amis des Combattants en Espagne républicaine (ACER). 

 

La Coordination internationale des amis des Brigades internationales  se réunira les 28, 29 et 30 mai 2010 à Paris en présence des représentants de quinze pays européens et des Etats-Unis.

Elle a mis en place une cellule de veille antifasciste. Elle vient de lancer une alerte.  

Le  parti d’extrême droite hongrois qui ne réunissait  que 2,2% des voix aux législatives de 2006  vient de frôler les 17%  devenant dimanche, le troisième parti de Hongrie, pays membre de l’Union européenne. C’est cette formation politique qui fait défiler  la Garde hongroise  dans ses meetings en uniformes noirs sentent à plein nez le fascisme des années trente ans qui fut dominant à Budapest sous le régime de l’amiral Horthy. La Hongrie  ruinée et mise sous tutelle a vu se développer la haine violente, aveugle, non seulement contre les multinationales qui ont  racheté des pans entiers de l’économie hongroise mais aussi contre les Juifs et contre les Roms, surtout, les Tsiganes, nombreux en Hongrie, marginalisés et le plus souvent sans travail. Ce qui s’entend, aujourd’hui, contre les Roms, les Juifs et les étrangers fait blêmir mais ce n’est pas tout. A la fin de la Première guerre mondiale, le traité de Trianon avait considérablement réduit le territoire de la Hongrie au profit de pays voisins où vivent depuis d’importantes minorités hongroises. Cette plaie se rouvre.Portée par la profondeur et la persistance des difficultés sociales, cette extrême droite peut encore élargir son électorat et prendre un vrai poids sur la politique de ce pays et le pire est qu’on aurait tort de ne voir là qu’un phénomène hongrois. Aux dernières élections européennes, l’extrême droite avait remporté 17% des voix aux Pays-Bas, 16% dans les régions flamandes de la Belgique, près de 18% en Autriche, 15% au Danemark, 11% en Italie et elle avait dépassé les 5% dans six autres pays de l’Union. En progrès en France, elle pourrait arriver en tête des législatives néerlandaises de juin prochain car le rejet de l’autre monte et prospère en Europe, attisé par le chômage, la peur de l’islam et cette prééminence que le marché mondial et les institutions européennes ont prise sur les Etats nations. Ce n’est pas, déjà, l’alerte noire mais une tempête se lève. Comment réagir ?


  

Base de réflexions pour la réunion de la coordination internationale

Nous sommes nombreux à travers le monde à perpétuer le souvenir des Brigades internationales parties défendre la République espagnole victime du putsch franquiste soutenu par Hitler, Mussolini et Salazar. Nous avons décidé de créer une Coordination internationale dont le siège est à Paris (comme l’était celui des BI) réunissant dans le strict respect de la diversité politique, idéologique, religieuse et culturelle des associations et des personnalités venues de plusieurs pays avec un objectif commun : propulser le sens du combat des anciens brigadistes dans les conditions d’aujourd’hui pour l’action antifasciste, la démocratie, la liberté et la paix.

Chaque  association conserve sa totale indépendance. La Coordination n’a pas vocation à « diriger », mais de manière consensuelle, à favoriser l’échange d’expériences, l’information directe, des initiatives communes. Son fonctionnement  doit rester souple sans structure lourde. Une présidence tournante - chaque année une association différente – assurerait le suivi des activités.

Nous souhaitons ainsi contribuer à établir la réalité de l’histoire des Brigades internationales en prenant appui sur les valeurs portées par les BI des différentes nationalités.

 

L’internationalisme. Ce fut la caractéristique majeure des Brigades. Le recrutement organisé s’effectuait sans distinction de nationalité. Bien que pour  des facilités de commandement, il ait été tenté d’organiser les unités en groupes linguistiques, aucune d’entre elles n’a été composée de volontaires d’une seule nationalité. Leur dissolution, l’absence d’une organisation commune,  a conduit à un abandon progressif de cette dimension. Il en est notamment résulté, le quasi oubli des volontaires originaires de pays du tiers monde. Récupérer aujourd’hui cette dimension, suppose de contribuer au développement de relations et  coopérations entre personnes et entités de divers pays partageant la démarche.

 

Premières propositions qui  nous sont parvenues

- Création d’un réseau internet facilitant l’information directe et rapide

- Edition d’un ouvrage collectif et en plusieurs langues sur les Brigades internationales dans toutes leurs composantes. Merci d’indiquer si un historien où spécialiste de vos relations pourrait y participer.

- Organisation d’un rendez vous annuel dans une ville d’Europe.

- En 2011, célébration du 75ème anniversaire de la création des BI.

- Localisation des fosses et tombes où seraient enterrés des Brigadistes

- Mise en place d’une cellule de veille alertant sur toutes résurgences fascistes notamment en Europe permettant une réaction rapide et coordonnée.

- Création d’un Fonds d’archives incluant affiches, photos, cinématographie, livres et objets.

- Relations avec universités et institutions spécialisées.

- Réflexion sur l’appellation de la Coordination internationale.

- Comment la mémoire des inter brigadistes peut être préservée dans le monde contemporain et qu’est-ce qui a changé dans la perception de cette période historique aujourd’hui après la chute du communisme et dans les conditions de la mondialisation.